DESERTITUDE

Désertitude
Les mots se sont figés, là, au-dedans de moi
Dehors il fait soleil, en dedans il fait froid.
Parce qu’un jour de Juillet, mon cœur s’est arrêté
Tous mes mots éperdus ont cessé d’exister.
Plus de vers, plus de rimes, plus de belles envolées,
Ils ne veulent plus rien dire, ils se taisent apeurés.
Pour les apprivoiser j’ai déployé sans cesse
Des trésors de douceur, des colères, des bassesses.
Ils restent muets et sourds à toutes mes prières,
Ils se cachent tout au fond de mon âme, ils se terrent.
De printemps en automne et d’hiver en été
Je reste sur ma faim, muette et résignée.
Il suffirait sans doute juste un peu de chaleur
D’un geste de tendresse qui toucherait ce cœur,
Qui ne demande qu’à battre plus fort de jour en jour
Pour que ces mots, perdus, renaissent au grand jour.
