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Le blog de nephret
Quelques poêmes, quelques réflexions, un peu journal intime et surtout partage des mots et des idées...

SUPPLIQUE

nephret

 

 

SUPPLIQUE

 

Combien me reste-t-il de printemps à semer

Quand le soleil levant dissipe la grisaille ?

Perce-neige et crocus, plantés dans la rocaille,

Seront les tous premiers à venir nous charmer.

L’odorant seringa, le muguet, la jonquille,

Les arbres du verger, tout habillés de blanc,

Ecoutent, stupéfaits, la grive qui babille

Et les éclats de voix d’un merle conquérant

 

 

 

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Combien me reste-t-il d’étés à contempler

Quand la lune est propice au lever des semailles ?

Les prés sont tout remplis de champêtres sonnailles.

Les tailles, les buissons, de nids vont se peupler.

Le moineau pille, frondeur, la fraise et la framboise.

Le discret chèvrefeuille embaume les matins,

La frêle campanule a des airs de bourgeoise,

Le rosier souverain exhale ses parfums.

 

 

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Combien me reste-t-il d’automnes en devenir

Quand Septembre apparaît nous tenant ses promesses ?

Les jardins, les vergers dispensent leurs richesses

Et l’ouest orageux nous frappe sans faiblir.

L’aronde se rassemble et la maison frissonne,

Notre parterre accueille un dernier papillon ;

Quand tout devient muet, la nature s’étonne

Et le merle craintif se cache en son buisson.

 

 

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Combien me reste-t-il d’hivers à redouter

Quand l’aquilon fougueux nous couvre de nuages ?

Les oiseaux migrateurs quittent nos paysages,

Les bois tout effeuillés semblent se lamenter ;

Les champs sont désertés, la nature déserte,

Tout n’est plus que silence, engourdi de frimas.

Plus un cri, plus un chant, toute chose est inerte,

Seul, le vent mugissant sévit avec fracas.

 

 

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Puissent d’autres saisons m’accorder un répit.

J’aime, là où je vis, j’admire la nature,

J’écoute les oiseaux, j’aime ce qui fleurit,

Je parle avec mes arbres, j’écoute leur murmure,

J’apprivoise le temps pour qu’il me dure encore

Encore un peu de temps comme un précieux trésor

Pour aimer l’univers et tout ce qui y vit,

Et pour me délecter des charmes de la vie.

 

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Quand le moment viendra de l’ultime écorchure,

J’espère que le soleil qui toujours me sourit,

Se penche une fois encore pour panser ma blessure

Et m’accueillir, heureux, au sein de l’infini.

 

 

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