DESERTITUDE

DESERTITUDE

Une île dévastée et nue.

Je hurle au temps de me rendre la liberté des rêves éteints sur ton ombre, mais je reste seule, là, avec toi. Je te parle, te respire, lumineuse aventure.

Ma voix est devenue muette, l'espace insuffisant et les feuilles ne s'impatientent plus pour les battements de mon cœur. J'avais coloré des rêves et aménagé des roches, afin que nous puissions échouer sans fin sur le berceau des saisons ; l'aventure n'a plus de raison.

Les plaies ouvertes, mes sens ferment à jamais la porte des raisons, jour après jour, ailleurs, nulle part ailleurs qu'en toi.

Je coiffe parfois les nuages de tes rubans ; tu es à l'autre bout du monde. J'habille les flots de tes yeux ; je te cherche et succombe inlassablement.

Toutes mes compositions, quand l'enfer m'ouvre ses portes, sont un voyage transparent où coulent, les profondeurs de l'abîme... Ô cruel destin que de devoir te quitter, mon ange, mon monde est mort. Et, sans but, j'erre dans un espace que je n'avais pas réservé.

Avec le temps, l'horizon s'effacera, les sans oublis rêveront sur l'étoile endormie, hors du temps, deux âmes portées par le vent s'échoueront sur le fruit des falaises. Des saisons vogueront sur l'eau pour s'enivrer de reflet en sphères enflammées, dévoilant des étincelles odorantes sur un lit de sable, recouvert d'ondes fleuries. Avec le temps......

Deux corps dispersent un voyage, et des roches rêvent à livre ouvert sur des lascifs de cœur...

Une petite étoile brille, éperdue, qui ne s’éteindra pas.