SOUS LE TILLEUL
SOUS LE TILLEUL
Le vieux tilleul pleurait des larmes de soleil
Sous un pan de ciel bleu qui servait de mouchoir
Au nuage jaloux de n’être point pareil
À ce grand anneau d’or brûlant mon entonnoir
Ce nombril d’un monde où la glace et le feu
Se lovent dans mon ventre, autrefois si frileux
Me rendant infidèle à tous mes rêves pieux
Quand je repense à toi me dévorant des yeux
La cigale rieuse camouflée dans les pins
Se frottait les deux ailes sur une écorce chaude
En voyant, sur mon corps, le plaisir diluvien
S’écouler tel un voile aux reflets d’émeraude
Alors, tous mes regards se posaient sur les vignes
Où des grappes précoces suspendues aux sarments
Me laissaient entrevoir déjà les premiers signes
Des vendanges d’amour dont je te fais serment