Théorie de l'Evolution.
Théorie de l’évolution…
Ce qui est troublant….c’est l’évolution.
Petite phrase lâchée un peu imprudemment.
Encore sous l’émotion de nos <retrouvailles>, (j’ai horreur de ce mot), de notre <revoir>, et pleine de sentiments mêlés et contradictoires, cette phrase s’est imposée à moi comme une évidence.
Oh ! Ce n’est pas arrivé par hasard ! Depuis quelques temps, surtout depuis ces semaines si pleines d’absences et de silences, ces semaines en manque de nous, pendant lesquelles les autres prennent la place que j’avais cru exclusive, ce sentiment d’évolution a fait son petit bonhomme de chemin.
Evolution : c’est vrai que notre amour évolue, pardon, que mon amour évolue.
Tu vois, déjà j’emploie le <nous> plus souvent qu’il le faudrait. Je dis « notre vie, notre amour, nos désirs» comme une évidence, comme une certitude. Comme si j’avais le droit de parler pour Toi. Et c’est cela qui me fait un peu peur. Oh ! Pas peur pour moi, ni peur de l’engagement que cela suppose. Je ne suis ni stupide ni inconsciente. Ce qui me fait peur, c’est le poids que je peux faire peser sur toi, involontairement. L’évolution de mon amour n’entraîne pas forcément la tienne, ni la modification de ton mode de fonctionnement. Tu es libre de tes choix de vie et cette liberté est le fondement de notre relation. Je ne me sens pas le droit de peser sur l’existence de qui que ce soit, à plus forte raison sur toi. Ceci posé, il faut bien que je te parle de moi, pour de multiples raisons, toutes plus valables les unes que les autres… et toutes plus inutiles.
Je disais évolution parce que, ce qui n’était au début qu’une relation très agréable s’est transformé en un amour, mais cet amour lui-même a changé. Il a grandi, s’est approfondi, transformé. Il est devenu pour moi l’essence même de ma vie, un besoin d’absolu, de partage, d’osmose totale.
Il y a toujours cette fringale de désir charnel intense qui ne s’est pas démentie depuis que ta paume a frôlé la mienne, et c’est vrai que j’ai eu envie de toi, immédiatement. Tu as cette approche tendre et sensible de l’amour physique qui m’a conquise, toute, tout de suite.
Mais si cela s’arrêtait à ce jeu des corps et des peaux, ce serait si facile, si superficiel…. De plus je ne crois pas qu’une simple relation physique (même si au départ tu l’envisageais) pourrait te suffire. Nous avons, toi et moi, besoin de plénitude.
Et puis il y a Toi… Toi et ce que je découvre, jour après jour, de l’homme que tu es. Tout ce qui me fait t’aimer plus, profondément, absolument.
Tout ce que je découvre d’affinités, de complicité, de confiance. Je n’ai jamais été ainsi, sereine, vraie, avec ce besoin de transparence, avec cette certitude que c’est toi, que ce sera toi, infiniment. J’ai besoin de ton regard, de ta voix, de ta présence (même en pointillés) pour me sentir vivante. Et tu ne peux imaginer ce que ce mot <vivante> signifie pour moi. Cette énergie vive, ce sentiment de complétude, ce bien –être physique et moral, et surtout cette plénitude affective.
Tu me diras peut-être que tu doutes de pouvoir inspirer un tel absolu, et pourtant….
Sans pour cela être Messaline, la vie m’a fait rencontrer quelques hypothétiques partenaires. J’ai cru aimer quelquefois, j’ai même accepté de lier ma vie à celle d’un autre, par deux fois….mais jamais je n’ai connu ce sentiment de plénitude, ce bonheur intense d’appartenance…. Cette évidence. Je ne doute de rien, je n’ai peur de rien, je ne suis pas inquiète, l’avenir n’existe pas encore, mon présent me comble.
Je t’aime, sans hésiter, absolument.
Ce n’est pas une petite évolution, c’est un bouleversement.
Et voilà pourquoi j’ai peur….
Peur de t’envahir, peur de peser sur ta vie, peur que tu redoutes un tel attachement, peur de t’étouffer.
Je sais que je peux compter sur ta compréhension et ta patience, mais c’est cela que je ne voudrais pas… devenir pesante….
Mes sentiments n’engagent que moi. Je saurai faire en sorte de me faire légère, afin que tu ne te lasses pas.
Je sais que tu m’aimes, et c’est pour moi un vrai miracle.
Merci, mon Amour, pour cette vie présente, pour cette complétude.
Et si j’outrepasse les limites, je compte sur toi pour me remettre sur le chemin de l’amour vrai, celui que tu souhaites et espère, afin que nous partagions au plein du cœur, en toute plénitude, la joie pure de nous aimer.