Et au milieu....
Et au milieu, coule un fleuve vivant.
D’abord, il y eu quelques gouttes d’eau, un petit reflet sur la mousse….un bruissement entre les cailloux. Quelques petits mots hésitants n’osant encore paraître au jour. Le murmure de la vie… une source …. Le ruisselet en prenant corps s’égaya à travers la forêt, jouant entre les rochers, saluant de son rire léger les arbres austères et vénérables.
Il avait tellement envie de grandir et de vivre, sans barrière, sans retenue ; il voulait grandir, s’enfler, chanter au lieu de murmurer.
Alors les dieux lui firent un vrai cadeau. Il sentit son cœur battre et se gonfler de joie. Le petit
ruisseau s’enhardit. Et grossit. Ses berges se garnirent de fleurs et de bruits d’animaux, la vie le saluait. Il sentait son petit cœur de ruisseau
se gonfler, encore et encore. Puis un matin, quant il se mira dans le ciel, il s’aperçut qu’il ressemblait à un beau fleuve, lent et majestueux,
serein et fort. Ebloui, il sentit vraiment toute cette puissance enfermée en lui, il chantait, libre et heureux en traversant la longue plaine de la vie.
Mais soudain, le sol s’ébranla….. les rapides et les bourrasques voulurent avoir raison de cet impertinent qui les narguait de son bonheur tout neuf.
Le beau fleuve au cœur de ruisseau frémit sous l’orage. Ou trouver la force de résister aux éléments
déchaînés. Les remous, les écueils, les rapides le cernaient de toute part, mais dans son cœur brillait la petite étincelle de vie que la source lui avait donnée, fragile mais tenace. Elle
calmait son trouble, le rendait plus fort, plus serein. Alors il se laissa aller à la fureur du courant, protégeant son cœur des assauts de leur
colère. Il se laissa emporter par le flot aveugle, gardant son cap. Puis ce fut la chute. Brutale mais salvatrice.
Et….le calme.
Le petit ruisseau, le cœur battant, se répandit dans la large cuvette calme et protectrice, reprit son souffle, et levant les yeux, mesura le chemin parcouru.
Libre, victorieux, régénéré, il sentit son cœur se gonfler d’allégresse.
Un chant profond monta du plus profond de lui, un chant de basse vibrant et grave, et soudain, il entendit, surgit de son cœur, le triolet de la petite source-étincelle qui reprenait la mélodie.
Alors, ils partirent vers l’horizon, sereins, et les étoiles ont repris leur mélodie-bonheur.
Tendez l’oreille…..un jour peut-être vous l’entendrez…….