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Le blog de nephret
Quelques poêmes, quelques réflexions, un peu journal intime et surtout partage des mots et des idées...

LA VIE EST SI BELLE !!!!

nephret #Ecriture

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La vie est si belle !!!

 

Cette nuit, je suis passée dans l’autre monde : celui des malades.

 

Hier, encore sous le coup de l’entretien avec mon médecin, je n’ai pas vraiment réalisé, un peu K.O., que je venais de franchir cette frontière ténue mais implacable.

Et cette nuit, j’ai fait le pas, résolument, dignement : Je suis entrée <en maladie> comme on entre en religion…

Nue, seule, droite et résolue, abandonnant dans l’autre monde une autre vie.

 

Ce monde <maladie> que je connais hélas trop bien, a ses lois, ses règles, ses priorités, ses impératifs, contre lesquels il n’y a rien à faire, sauf accepter, s’y soumettre et lutter. Ce que je vais faire.

 

C’est chose faite…..

Alors je voulais vous dire…

A vous tous,

Amis, parents, amour, copains, passants, connaissances :

 

MERCI

Pour ce que vous êtes, vos paroles d’encouragement, vos sourires, votre humour,

Pour l’affection que vous me portez

Pour avoir embelli ma vie.

 

Je ne m’en vais pas, non, je suis juste dans la pièce à côté. Là où le temps a une autre importance, une autre valeur,

Là où les priorités ne sont pas les mêmes, là où  vivre simplement une seconde de plus prend une toute autre résonnance.

 

Je ne serai plus la même. Toute mon énergie va se concentrer sur mon envie de vivre. Pas la lutte…non… l’envie.

 

Pour vous tous, je sais que ce passage sera difficile, mais inéluctable. Nous essaierons de le traverser au mieux.

 

Pour toi que j’aime, c’est différent :

Je veux conserver précieusement l’éclat de ton regard amoureux, désirant, pétillant : ce sera ma force.

Je ne veux pas supporter l’interrogation, la pitié, la commisération, l’angoisse, l’inquiétude. Je ne veux pas y entrevoir le rejet, le dégoût, la peur.

La route sera longue et pénible et nous n’en connaissons pas l’issue. Alors, mon amour, vas, vis, libre.

Je sais que tu ne m’oublieras pas, mais je veux rester celle que tu aimes, celle que tu désires. Je ne veux pas devenir celle qu’on assiste, qu’on soutient quand elle vomit, la chimio est une horreur… Je ne veux pas t’imposer la déchéance.

Alors, je vais me soigner, je vais être soumise et forte pour supporter tous ces traitements agressifs et invalidants.

Et si au bout du chemin, tout est encore possible, nous nous reconnaîtrons, une  fois encore.

Je veux partager le meilleur avec toi, pas le pire. Parce que je t’aime, parce que j’ai besoin de toi, tel que tu es aujourd’hui, pas d’un garde-malade.

J’ai en moi assez de force pour gagner la bataille si je peux lutter à ma manière.

Je veux que notre amour reste intact. Or cette crabitude détruit  tout.

Préservons-nous de cette déchéance.

Au nom de l’amour.

 

Bien sur, je vais me battre, j’aime trop la vie !!!

 

Que restera-t-il de la femme d’aujourd’hui après quelques mois de chimiothérapie ?

Que restera-t-il d’elle ? Sinon une caricature !

Je le sais trop bien pour l’avoir vécu déjà une fois.

 

Et la reconstruction est plus douloureuse encore.

Il faut du temps, de la patience et de la force.

Je sais que je vais y arriver. Je suis prête à en payer le prix.

 

Je sais aussi que pour sortir du monde <maladie> il n’y a que deux portes…

La survie avec une reconstruction lente et improbable, ou la mort.

Et quoi qu’on dise, ça c’est l’implacable réalité…

Mais je suis prête, sereine et déterminée.

 

J’ai franchi cette nuit le seuil de ce monde parallèle, avec ma volonté de gagner, et mon ami le temps, mon allié, celui qui avec mon corps détient la clé de ma rédemption.

 

Je voulais vous dire que je vous aime.

Que le chemin sera long et difficile, mais que votre amour me tient lieu de viatique.

 

MERCI.

 

Sylvie, le 19 février 10

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C
<br /> Tu te demandes ce qu'il reste d'une femme après une chimio ?<br /> Une femme ! Et plus vivante encore !<br /> Une tante qui m'était chère a été emportée à 58 ans. C'était une femme forte, une de ces femmes garçons manqué dont le rire fort dérangeait les hommes, un accent ch'ti à couper au taille haies, une<br /> de ces femmes qui ne refusent jamais un verre.<br /> Le premier souvenir que j'ai d'elle date de l'époque où je marchais tout juste. Je rentrais chez ma grand-mère pour un repas de famille et je la renvoie encore emportée, debout devant la tante<br /> s'adressant à l'un de mes grands cousins :<br /> "Qu'est-ce que tu crois ? Mi, j'dors pas sur le morceau !"<br /> Et quand je l'ai revu une dernière foisn elle était maquillée, certainement pour l'une des premières fois. Elle portait une robe, elle qui ne s'habillait que de panatalons.<br /> Mais ce que je garde d'elle ce n'est pas ça, c'est que lorsque les médecins lui disait qu'elle ne vivrait plus, elle a décidé qu'elle passerait un dernier Noël avec ses petites filles, et le<br /> pronostic en jours s'est changé en mois.<br /> Que reste t'il d'une femme après une chimiothérapie ? Une femme, plus femme encore et plus belle aussi car le combat la rend femme<br /> <br /> <br />
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